EDITO
Le vieux débonnaire barbu et ventru, star du mois de décembre, nous a mal habitués à notre époque : les présents qui tombent du ciel – la pluie, par exemple – se font rares. Comment réclamer son cadeau sans se soucier de savoir si son voisin aura le sien ?
L’un qui a foré un puits et qui pompe dans une nappe phréatique appartenant à tout le monde peut-il bichonner sa pelouse tandis que celle du voisin est transformée en paillasson par la sécheresse ? L’autre qui utilise l’eau du canal de Provence peut-il ignorer la colère du maraîcher frappé par l’interdiction d’arroser ?
Autres sujets d’inquiétude : les forêts de Lure, menacées par des centrales photovoltaïques pour produire une énergie dont nous ne savons pas nous passer ; les terres arables des Chalus vouées au béton au nom de l’Économie, etc. Et toujours la même question brûlante : comment faire pour continuer à vivre le mieux possible alors que les ressources naturelles se réduisent comme peau de chagrin ?
Croire au Père Noël ne nous sortira pas de l’impasse. En revanche, porter haut et tous les jours l’esprit de Noël est une piste prometteuse : en célébrant la solidarité, l’accueil, le partage, nous nous armons contre la tentation du chacun pour soi. Un beau cadeau à déposer au pied de notre sapin commun.
• Ch.D. avec D.F.