Les communes qui laissent les mains libres aux grands groupes privés préparent la méfiance de leurs concitoyens envers les énergies renouvelables, pourtant indispensables
Les communes doivent définir sur leur territoire des zones d’accélération du développement des énergies renouvelables (Zader) d’ici la fin de l’année selon la loi du 10 mars 2023. La loi exige que les maires consultent les habitants et que les communautés de communes vérifient la cohérence des propositions.
Pour notre territoire, cette loi pourrait être l’occasion, en y associant les habitants, de maîtriser le développement des parcs photovoltaïques, aujourd’hui laissés à l’appétit des multinationales. Malgré les promesses faites par ces entreprises, les communes ne récupèrent que les miettes des bénéfices, 80 % des gains vont aux actionnaires.
Opacité des décisions
Laisser chaque municipalité décider dans son coin de ces implantations dégrade nos paysages et nos écosystèmes. L’absence de concertation favorise l’opacité des décisions et nourrit le sentiment de défiance des populations. À terme, c’est le rejet général des parcs photovoltaïques que nous risquons.
Concertation et planification
Pourtant, à condition que leur implantation soit concertée et planifiée, ces installations participent de la lutte contre le changement climatique. Appropriées, elles sont facteur de développement local.
Elles peuvent fournir de l’électricité à moindre coût à nos entreprises comme à nos foyers, étranglés par la hausse du prix de l’énergie. Leurs bénéfices permettent d’investir dans la rénovation de nos bâtiments et dans le développement de la mobilité décarbonée, améliorant le confort et le quotidien de toutes et tous.
Il est crucial de s’approprier collectivement cet enjeu. Un doux rêve d’idéalistes ? Bien au contraire : une action pragmatique et de bon sens dans le contexte d’urgence climatique.
Charles Dannaud
Des exemples près de chez nous
De nombreuses collectivités territoriales utilisent les énergies renouvelables comme levier de développement local. Un exemple tout proche : l’agglomération de Manosque (DLVA) prend le temps de la planification et a gelé tout nouveau projet pour éviter que son territoire ne soit convoité par de grands groupes de l’énergie.
À Oraison, un parc sera détenu pour moitié par l’agglomération et les citoyens, permettant de maximiser les retombées économiques locales et d’être associé à la gouvernance.
Si nous étions aux manettes
- Dès le début du mandat, nous aurions organisé des réunions publiques pour informer, expliquer et recueillir les avis ; au lieu d’une simple consultation par internet dans un temps très court et avec le minimum d’information.
- Sans attendre la loi, nous aurions profité des travaux du Cosec (le gymnase) pour mettre du photovoltaïque sur le toit, comme nos élus l’ont proposé en vain au conseil municipal de mars 2022.
- Nous aurions finalisé les projets étudiés avec l’aide du parc du Luberon pendant la précédente mandature, en mettant du photovoltaïque sur les toitures identifiées à l’époque.
- D’une manière générale, nous aurions privilégié les surfaces déjà construites (toitures publiques, parkings, hangars…).
Bref, nous aurions réalisé ce que prévoyait notre programme, au lieu de tergiverser pendant 3 ans avant de s’occuper de ce sujet juste avant la fin du délai prévu par la loi.
Les « gardiennes de Lure » sur YouTube
Nous avons chez nous un exemple caricatural de ce que provoquent les décisions prises sans concertation. La montagne de Lure, celle de Giono, est déjà défigurée par les coupes de bois de Boralex. Des citoyens et citoyennes attachées à cette montagne s’y opposent en risquant gros physiquement et judiciairement. Deux d’entre elles sont poursuivies devant la justice pour leurs actes courageux.
Voir la vidéo "les gardiennes de Lure" sur Youtube
Les lundis matin entre 10 h et 12 h, au 14 de la rue Grande, la porte à gauche de l’entrée du musée.
Retrouvez ci-dessous l’ensemble des tracts envoyés aux forcalquiérennes et forcalquiérens.