Dans un souci affiché de transition écologique, la municipalité met en avant la plantation de 100 arbres sur la commune pour un budget de 92 000 €. Lors du conseil municipal du 3 mars 2022, aucune précision ne nous a été donnée ni sur le coût ni sur le choix des essences et des emplacements. Or, le coût de plantation d’un arbre se situe entre 300 € et 600 € selon la variété et la taille de l’arbre 1, soit entre 30 000 € et 60 000 € au total.
Des agents municipaux formés
La commune disposait, dans ses services, de compétences tant sur la place de la nature en ville que sur l’aménagement de l’espace public – avant que les effectifs des espaces verts ne soient réduits de moitié par la majorité élue en 2020.
Un recensement important du patrimoine arboré avait été effectué entre 2015 et 2017 et plusieurs agents avaient pu se former à un premier diagnostic visuel leur permettant de
• connaître les arbres de la commune (essences, répartitions, signes de dangerosité, de maladie…),
• gérer de façon durable le patrimoine arboré (prévenir, soigner à temps, replanter…),
• réfléchir sur le rôle des arbres dans l’espace public (symboles, diversité, aménagements…).
La diversité des essences
Le diagnostic recensait principalement des marronniers (455) et des platanes (138), des tilleuls (61), des frênes, érables, sophoras, mûriers, arbres de Judée, chênes, fruitiers…
Il a permis de connaître les arbres à surveiller parce qu’ils présentaient des signes de fragilité, principalement des platanes et des marronniers. S’ils étaient situés sur des espaces publics fréquentés, ils devaient faire l’objet d’un second diagnostic, plus poussé, par une entreprise qualifiée. Des experts procédaient alors à des soins ou proposaient leur suppression. Si l’abattage était décidé, une communication publique était effectuée 15 jours avant.
Les « cafés verts », lieu d’échange entre élus et agents
Le patrimoine arboré s’entretenait avec une attention permanente et discrète. Les services municipaux étaient impliqués notamment lors des « cafés verts », rendez-vous mensuels entre élus et agents. C’est ainsi que, sur proposition des services, il avait été décidé de conserver le marronnier du rond-point à l’entrée Est de la commune pour lui offrir une seconde vie en le transformant en hôtel à insectes et oiseaux.
Nous étions alors loin d’une politique de l’événementiel où l’on plante un arbre en costume. • R.D.
1. Il est prouvé qu’il est totalement inutile de planter des gros sujets. Pour le vérifier, il suffit de planter un gros arbre juste à côté d’un petit. Au bout de trois ans, le petit aura rattrapé le grand. Mais le temps végétal n’est pas le temps politique.