À quoi tient l’ambiance si particulière de Forcalquier ? D’où vient ce plaisir partagé, autant par le visiteur de passage que par l’habitant de longue date, d’arpenter les rues ou de s’asseoir aux terrasses des cafés ? La lumière et le cadre exceptionnels ne suffisent pas : la ville ne serait que carte postale sans la qualité de la vie collective qui s’épanouit ici. Cette atmosphère est le fruit d’un équilibre subtil, construit par celles et ceux qui font vivre le centre ville, qui y vivent, qui y travaillent, qui y viennent.
Sauf que, cet été, les terrasses ont envahi les trottoirs, les voitures ont imposé leur masse et leur nombre hors des parkings autorisés et les sonos lourdes des restaurants ont trop souvent débordé dans les rues.
L’activité économique saisonnière est essentielle à bon nombre de commerçants, c’est un fait. Mais les excès et les dérives de cet été doivent nous alerter : la singularité de Forcalquier, son pouvoir d’attraction, tiennent beaucoup à la convivialité de ses habitants.
S’ils en venaient à fuir la vie locale l’été, il ne resterait plus qu’une ambiance sans âme alimentée par un marché nocturne pour faire joli et des bars à cocktails avec musique boumboum.
La Côte d’Azur, en somme. La mer en moins. ■ CHARLES DANNAUD