La gestion de la crise sanitaire par le gouvernement fracture notre société. Les gens sont mis dans des cases : provax, antivax, antipasse… En famille, au travail, entre amis, on en arrive à éviter ces sujets pour ne pas risquer de se brouiller. Au sein de l’association Forcalquier en commun, nous pensons que la vaccination fait partie de l’éventail thérapeutique pour lutter contre l’épidémie. Nous respectons celles et ceux qui choisissent de se faire vacciner tout comme celles et ceux qui le refusent. En revanche, nous sommes opposés au passe vaccinal, qui est le choix d’une politique comptable et autoritaire.
L’hôpital miné par l’exigence de la rentabilité
L’épidémie n’a fait qu’exacerber la fragilité d’un hôpital public manquant de moyens et miné, depuis des années, par une gestion guidée par la seule rentabilité. Le choix de tout miser sur la vaccination en continuant à supprimer des lits à l’hôpital s’est révélé catastrophique. N’était-il pas possible de combiner politique vaccinale et revitalisation de l’hôpital ? N’était-il pas possible de s’attaquer aux causes des comorbidités ? On sait que les maladies environnementales, comme l’obésité et le diabète, accroissent les risques de forme grave du Covid. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé se définit comme « un état de complet bien-être physique, mental et social ». Un gouvernement responsable devrait donc mettre en oeuvre une politique sanitaire globale incluant la prévention, l’information, le renforcement des défenses immunitaires, la garantie d’un environnement sain…
L’entêtement autour du vaccin a conduit le gouvernement à gérer la crise avec des oeillères… et un fouet. La suite logique, c’est cette obligation vaccinale déguisée, explicitement destinée à « emmerder» les réfractaires et qui s’ajoute à un arsenal autoritaire impressionnant, imaginé dans le secret d’un conseil de défense : état d’urgence sanitaire, confinements, couvre-feu, attestations et PV, passe sanitaire et maintenant vaccinal… Trop, c’est trop.
Le virus et ses variants, la maladie et ses suites, le vaccin et les autres traitements suscitent des questions : pourquoi ne pas reconnaître qu’elles sont légitimes et permettre de les exprimer ? Le doute et les positions nuancées ne semblent plus possibles dans une société divisée, qui a peur et qui accepte que l’on crée une catégorie de personnes « moinsque- citoyennes » coupées de la vie culturelle, professionnelle et civique.
La peur et le ras-le-bol
Dans le même temps, des discours infâmes émergent dans l’espace médiatique et sur les réseaux sociaux : les nonvaccinés devraient être privés de soin, les morts du Covid seraient les « faibles » dont la disparition serait dans l’ordre des choses… En somme, la peur et le ras-le- bol durcissent les positions de chacun et favorisent les conditions d’une insécurité justifiant des mesures liberticides.
Il serait temps de se donner les moyens de l’apaisement.
• Pour la collégiale de Forcalquier en commun : Ch.D., B.G., G.G., D.R.